Cette série de vidéos et de photographies explore les pratiques du databending et du datamoshing, en lien avec les esthétiques post-digitales et les glitchs numériques. Je travaille exclusivement à partir de found footage (pour les vidéos) et d’images issues de jeux vidéo (pour les photos), que je manipule en déformant leur structure informatique – non pas pour simuler une erreur, mais pour la provoquer et la révéler comme matériau esthétique à part entière.
Le bruit visuel qui en résulte entre en résonance avec ma pratique sonore de la harsh noise : saturation, distorsion, violence des textures. Il s’agit ici de faire émerger une poétique de la corruption de données, une beauté brute née du dysfonctionnement.
Ces expérimentations interrogent notre rapport à l’image numérique : sa stabilité, sa fiabilité, sa prétendue transparence. En bousculant les formats, en détournant les standards de compression, j’essaie de faire apparaître les dessous du médium, ses coutures visibles, son artificialité profonde.
C’est un travail sur la mémoire numérique, sur les restes, les accidents, les failles. Une esthétique de la ruine digitale, à la croisée de la nostalgie, de la dissonance et de l’erreur volontaire.